L'enceinte acoustique
Réaliser une
enceinte acoustique par soi-même a toujours fasciné les amateurs et a
souvent
constitué la porte d’entrée vers le monde du fais-le-toi-même
ou DIY.
A
priori cela semble facile puisqu’il suffit d’assembler quelques
planches, d'y
insérer des hp, de les relier par quelques
composants
assemblés selon un schéma ultrasimple, pour que l’objet réalisé
produise du
son. Il n’y a qu’à lire les forums dédiés à l’audio pour comprendre
combien
cette apparente facilité captive et attire.
Comme
l'amateur est légitimement fier de ce qu'il a construit, que l'écoute
haute
fidélité est une activité favorable à l'épanouissement de la
subjectivité la
plus outrancière, il va naturellement parer le résultat de son travail
de
vertus sonores incomparables, nettement supérieures à ce qui se trouve
dans le
commerce, même chez des fabricants réputés, là où les produits sont le
fruit d'une
étude approfondie de la part d'ingénieurs acousticiens chevronnés.
Il y a plusieurs explications
à ce mirage : d'abord cette apparence de simplicité masque complètement
la réalité,
d’une complexité extrême car les non linéarités sont très nombreuses au
sein de
l'enceinte acoustique. A un point tel qu'on a pris l'habitude de les
accepter
comme étant des limites naturelles, c'est à dire irréductibles.
Ensuite,
il y a un fossé gigantesque entre émettre
du son - fut-ce agréablement voire joliment - et reproduire
fidèlement. Par manque de référence et/ou d'expérience, souvent
ces amateurs ne voient (n'entendent) pas cette différence fondamentale.
En conséquence,
c’est dans le domaine de l’enceinte acoustique que les fantasmes et les
croyances irrationnelles s’épanouissent le mieux, et les forums audio
sont un
des lieux d'élection où l’on peut les voir proliférer.
Nous
sommes toujours surpris de lire des débats vigoureux concernant la
sonorité
supposée de tel ou tel condensateur dans un filtre alors que la qualité minimale garantie de l’enceinte n’est
même pas assurée, c’est à dire des performances mesurées
irréprochables. Un peu
comme si des mélomanes discutaient des timbres comparés de deux violons
tandis
que les musiciens jouent au milieu d’une autoroute aux heures de pointe…
Malheureusement,
par conformisme, habitude, ignorance, ou toute autre raison, de
nombreux
concepts incohérents ont acquis un statut d'évidence incontournable en
étant
maintes fois répétés, et, hélas, souvent imprimés…
Un
exemple : l'écoute à niveau
réaliste.
Cette notion signifie que l'écoute d'un système haute fidélité doit
produire le
même niveau sonore que la source qui a été enregistrée. Si un orchestre
produit
une pression sonore de n dB
SPL mesurée avec un sonomètre à 2m de
distance,
alors la chaîne doit produire le même niveau sonore de n dB SPL à 2m avec ce
même
sonomètre. Tout semble correct n'est-ce-pas?
Pour faire apparaître le vice caché de la proposition précédente, imaginons que l'on entasse des bûches sur le sol et qu'on allume un feu. On place un capteur à 20 cm et on mesure la température à ce point. On remplace le feu par un chalumeau qu'on place à 20 cm du capteur et on règle l'intensité de la flamme de sorte que le capteur mesure exactement la même température. Pensez vous sincèrement que l'on puisse prétendre que le chalumeau produit une chaleur représentant de façon réaliste celle émise par le feu? Parce que l'on mesure la même température en un point? Vous voyez immédiatement le piège : c'est le rayonnement. Le feu propage sa chaleur sur 360° quand le chalumeau est directif.
Eh bien en
acoustique, c'est pareil! L'orchestre rayonne sur 360° quand la chaîne
est
directive (surtout avec des pavillons…). La mesure de l'intensité
sonore en un
point est incapable de rendre compte de cette caractéristique,
parfaitement
réelle pourtant. Sans même parler de la trahison que constitue la
méthode de captation
de l'événement sonore ou encore celle liée à la différence de
propagation des
ondes au sein d'une salle de concert de plusieurs centaines de mètres
carrés
pourvue d'une hauteur de plafond d'une dizaine de mètres, et la même chose dans une pièce
d'écoute
domestique de 20m2 avec un plafond à 2m50.
Conclusion
: la notion d'écoute à niveau réaliste
est simplement un leurre…
Pourquoi s'y attarder? Parce que la possibilité d'une écoute à niveau réaliste constitue l'éternel argument en faveur des systèmes à haut-rendement, et que si on le déconstruit, ne subsistent que leurs défauts…
Les documents téléchargeables ci-dessous abordent quelques aspects importants de la conception de l'enceinte acoustique du système miniMaX, ainsi que les informations pratiques permettant sa réalisation.