La présentation
à L'A.F.D.E.R.S.
La présentation de miniMaX à l'AFDERS (Association Française pour le Développement de l'Enregistrement
et de la Reproduction Sonores) a eu lieu à Paris le 4 juin
2011 dans une salle du conservatoire du 10ème arrondissement de Paris.
Cette
séance technique a été initialement suggérée par mon ami Jean-Marc
Plantefève, qui considérait que le projet miniMaX présentait un contenu
suffisamment original pour mériter une telle session - qu'il en soit
ici remercié. C'est également par son truchement que je suis entré en
contact avec M. Grandemange, et que la présentation a
été organisée. Il faut signaler ici combien l'accueil fut chaleureux, la prise de contact avec les membres de l'association ayant été effectuée durant un sympathique
déjeuner... Outre mon inséparable Thierry Martin, j'étais aussi
accompagné de Jean-Marc Plantefève ainsi que de mon ami Liégeois
Jean-François Flamée, le concepteur de l'alimentation ultra-faible bruit pour les DAC du DCX.
Quelques informations à propos de la séance
Le
système MiniMaX présenté était un système hybride. Si l'enceinte était
bien l'actuelle version v2, par contre l'amplification
était celle de la version v1. La version v2 était uniquement présentée
en statique, la faute à un amplificateur en panne qui n'avait pu être
réparé à temps.
Après
avoir réfléchi à cette présentation, j'avais délibérément choisi de ne pas
tenter d'optimiser les conditions et d'installer le système le plus
simplement possible. D'abord en raison de la présence de quelques futurs miniMaXiens
parmi l'assistance qui m'avaient fait le plaisir de se déplacer pour
l'occasion. Or, il est rare que l'optimisation
de l'acoustique soit envisageable quand il s'agit d'insérer un système
dans un salon déjà meublé. C'était donc un moyen d'établir le niveau
qualitatif minimum que l'on peut attendre de miniMaX quand il est placé dans une
acoustique peu adaptée à la reproduction sonore.
Mais surtout, il s'agissait de démontrer par la pratique que la
revendication d'une acoustique de salle d'écoute "prépondérante" pour
la qualité de la restitution est en réalité largement infondée, reposant sur certains préjugés, et ayant servi
très souvent d'excuse bien pratique pour justifier la médiocrité des
résultats obtenus...
De ce point de vue, le cocktail était assez
complet! Sol très réfléchissant (lino), réverbération longue (pas de
mobilier, aucune face absorbante), bruit
de fond élevé, intruments de musique résonants présents dans la pièce
(piano, caisse claire) et enfin, cerise sur le gâteau, nécessité
d'installer le système dans la largeur plutôt que dans la longueur, en
raison de la présence des portes d'accès, avec quelques marches, sur
les petits côtés. Cette
disposition a notamment empêché la quasi totalité de l'assistance
d'avoir une image spatiale convenable, réduisant ainsi à néant une des
forces du système miniMaX.
Quelques commentaires à propos de la séance
Globalement,
le compte-rendu restitue fidèlement le contenu et l'ambiance de
la rencontre, à l'exception de la courte notice biographique, fantaisiste,
mais c'est sans importance. Néanmoins, malgré le succès rencontré lors
de cette séance, le contenu et l'organisation de celle-ci ne m'ont pas totalement satisfait.
En effet, son descritptif est ambigu. Le terme générique de séance technique
regroupe en réalité deux parties différentes d'importance inégale.
D'abord une présentation du système, qui est le moment où l'on aborde
les aspects techniques, suivie par une "écoute évaluative" en deuxième
partie. Sur une durée totale d'un peu plus de deux heures trente, la
séance technique proprement dite est plutôt courte, et il aurait été
difficile d'entrer dans le détail de la conception de miniMaX. Je m'en
suis donc tenu à des considérations assez générales sur les choix effectués, paraphrasant quelque peu le contenu de ce site.
Les membres de l'Afders privilégient la partie consacrée à
l'écoute évaluative qui a représenté au moins deux tiers du temps
total. Or, malgré le fait qu'il s'agisse en majorité d'auditeurs
extrêmement chevronnés, le temps limité d'exposition aux prestations
sonores du système ne leur permet pas d'avoir une perception cohérente
et précise de ses caractéristiques. Certes, comme il est indiqué plus
haut, la "qualité sonore globale" de miniMaX a été perçue - pour plusieurs auditeurs cette écoute est plus transparente qu'elle ne l'a jamais été dans cette salle - malgré les mauvaises conditions et c'est ce qui lui a vallu des appréciations louangeuses.
Néanmoins, lorsqu'on analyse les commentaires dans le détail, on voit
nettement apparaître les limites de cet exercice. Par exemple,
certaines remarques sont parfaitement contradictoires : d'un côté le
système arrache et de l'autre il manque de méchanceté. Ou encore il
présente des graves assez chargés ou qui semblent moins enrobés que d'habitude, etc.
Ceci démontre une fois de plus que, s'agissant d'un système dont la
transparence est la caractéristique principale, des auditeurs, pourtant
très expérimentés, attribuent au système des caractéristiques qui sont
en réalité celles des enregistrements écoutés. Il ne s'agit pas là
d'un cas exceptionnel, mais d'un phénomène normal, systématique lorsque
le temps d'exposition est réduit à une ou deux heures, voire moins. La
règle est simple, plus le système est transparent, plus ce temps doit être long pour permettre à notre cerveau de
repérer les "constances sonores", c'est à dire les véritables
caractéristiques propres du système.
En réalité, s'agissant d'un ensemble très neutre comme miniMaX, il faut
au minimum plusieurs jours d'écoute attentive sur de multiples
enregistrements de tous genres pour que l'on puisse faire la différence
entre ce qui est propre à la source et ce qui est dû à sa
reproduction.
On soulignera que ce phénomène fait bien les affaires du commerce hifi
habituel. En une petite démonstration d'une heure, il est très facile
pour le vendeur de fourguer un appareil, d'autant plus qu'il enrobe son
discours d'un langage uniquement basé sur l'affect, comme la très
fameuse "émotion ressentie", argument que l'on sert fréquemment comme s'il allait de soi, alors même
que celle-ci n'a strictement rien à voir avec la fidélité ou le
réalisme de la reproduction. Le refrain est bien connu : une fois à la maison, avec le temps,
la perception des colorations propres de l'appareil devient
prépondérante, une insatisfaction s'ensuit qui est le gage de nouveaux
achats...Et ce processus est encore plus vrai chez les audiophiles
"compulsifs".
Si cette question de l'écoute musicale vous intéresse, vous pouvez vous reporter à la page qui lui est consacrée.
En ce qui concerne miniMaX, j'ai tiré les conséquences de cette situation, en refusant désormais
les écoutes de démonstration qui manquent beaucoup trop de fiabilité. Je pense qu'il faut plutôt se décider à
construire miniMaX parce que l'on a examiné avec un esprit critique la
pertinence de sa conception, la valeur de ses résultats mesurés -
par exemple, les systèmes capables de reproduire acoustiquement un
signal carré se comptent sur les doigts d'une main - et parce qu'on
adhère au modèle économique original qu'il propose.